Le département STAPS de l’université de Versailles-Saint Quentin en Yvelines traverse une période difficile. Créé en 1999 au sein de l’UFR Sciences de la Santé, ce département de taille modeste, accueille 306 étudiants, dont 168 en première année. L’équipe statutaire se compose de 5 enseignants-chercheurs, d’un PAST et d’un enseignant de statut second degré, représentant un taux d’encadrement de 32%.
L’université de Versailles a décidé de geler trois de ces postes (suite à un départ à la retraite et de deux demandes de mutation). Dans cette perspective, le taux d’encadrement redescendrait à 15%, interdisant tout perspective d’habilitation ministérielle. L’université a également décidé de réduire la capacité d’accueil en première année à 60 étudiants, et 31 demandes de réorientation ont été rejetées sur demande de la présidence.
On sait que l’université de Versailles-Saint Quentin en Yvelines est au bord de la cessation de paiement. Il est difficilement acceptable cependant que le Département STAPS serve de variable d’ajustement financière face aux difficultés de son université.
Un tel Département est surtout à nos yeux une accumulation de savoir-faire, une compétence collective au service de la formation universitaire et professionnelle de la jeunesse de ce pays. La communauté des STAPS ne peut se résoudre à voir disparaître (puisqu’à terme on voit difficilement se dessiner un autre scenario) une telle ressource dans la carte nationale.
Cette perspective intervient également dans un contexte où la demande sociale, en termes de formation aux métiers du sport et de l’activité physique, est en forte augmentation. Cette année les structures STAPS ont inscrit 22000 étudiants en première année, un chiffre en augmentation de 4500 par rapport à l’année dernière. 2700 étudiants sont inscrits en première année dans les universités de la région parisienne. Cette forte pression sociale pose des problèmes dans de nombreuses universités, qui n’ont pas les moyens de faire face à cet afflux. Les recteurs de la région parisienne ont demandé aux structures STAPS d’accroître de 15% leurs capacités d’accueil, à moyens constants. Il est clair que la réduction des capacités d’accueil de Versailles, et surtout la disparition programmée de ce Département, vont sérieusement impacter les UFR STAPS voisines (Paris X et Paris-Sud) qui sont déjà à capacité maximale. On peut estimer que 120 bacheliers des Yvelines seront en recherche de places en 2014.
Le Département STAPS de Versailles est essentiel à l’équilibre territorial des formations en région parisienne. Si l’on peut comprendre la situation difficile de l’université, on peut aussi contester certains de ses choix, au regard de ses missions de service public et de la prise en compte des attentes des lycéens et de leurs familles.
Didier Delignières Président de la C3D