Capacités d’accueil en STAPS : Chat échaudé craint l’eau froide…

La C3D l’a annoncé dès juin 2017, suite à son séminaire de Rodez : « Il n’est pas question de réduire les capacités d’accueil actuelles, et nous les augmenterons dès que les moyens qui nous seront alloués l’autoriseront »[i]. Si nous avons activement défendu l’idée de la prise en compte de compétences attendues pour parfaire l’orientation des étudiants dans l’enseignement supérieur, nous avons aussi affirmé clairement que pour que cette orientation ne se transforme pas en sélection brutale, il était nécessaire d’augmenter les capacités d’accueil dans les formations existantes (en premier lieu en Licence STAPS), mais aussi de diversifier l’offre de formation par l’ouverture de nouveaux parcours (notamment des DEUST).

Le groupe de travail piloté au cours du mois de novembre par Thierry Terret s’était fixé des objectifs ambitieux : il s’agissait de créer plusieurs milliers de nouvelles places dans les formations aux métiers du sport et de l’activité physique. Il était proposé que tous contribuent à cet effort : l’université en premier lieu, mais aussi l’Education Nationale par la création de BTS et de mentions complémentaires, et le Ministère des Sports par une ouverture de ses formations à la formation initiale. Dans les projections initiales, les UFR et départements STAPS devaient proposer près de 5500 nouvelles places aux néo-bacheliers, d’ici la rentrée 2019, soit par l’accroissement des capacités des formations existantes, soit par création de nouvelles structures dans les académies déficitaires.

Le Ministère nous a assuré qu’un effort budgétaire conséquent serait alloué à ce plan de redressement, permettant notamment la création des postes nécessaires à cet accroissement des capacités d’accueil. La C3D a mobilisé les directeurs des structures STAPS pour envisager de répondre à cette demande. Tous, dans la mesure de leurs ressources, de leurs infrastructures pédagogiques et installations sportives, ont fait remonter des propositions, évidemment conditionnées à l’octroi effectif des moyens promis.

Ces moyens ont effectivement été débloqués par le ministère, qui a envoyé fin décembre aux recteurs notification des budgets attribués à leurs académies. Voilà où nous en sommes ce mercredi 10 janvier. Alors que l’ensemble des directeurs STAPS sont réunis à Strasbourg, force est de constater que peu d’entre eux ont reçu des nouvelles claires concernant le devenir des budgets alloués à l’accroissement des capacités d’accueil.

Or la plate–forme ParcourSup doit être mise à disposition du public la semaine prochaine, indiquant notamment les capacités d’accueil de chaque formation. On comprendra que les directeurs STAPS n’ont pas envie de faire un chèque en blanc en affichant des capacités d’accueil sans savoir s’ils disposeront des moyens et des postes nécessaires pour y faire face. Nous gardons en tête le souvenir des 100 millions d’euros débloqués par Thierry Mandon l’année dernière au profit des disciplines en tension, dont les STAPS (officiellement seule discipline en tension à l’université) n’ont jamais vu la couleur.

La C3D a donc décidé ce jour de ne pas afficher sur ParcourSup de capacités supérieures à celles de l’année dernière, tant que les UFR et départements STAPS n’auraient pas l’assurance que les moyens demandés n’ont pas été clairement fléchés sur leurs formations. Evidemment, nous les augmenterons dès que les moyens qui nous seront alloués l’autoriseront.

[i] Prérequis à l’entrée à l’université: orientations politiques et éthiques de la C3D

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut