Le ministère a publié le 27 septembre ses projections budgétaires. Le budget 2018 de l’Education Nationale ne voit la création d’aucun poste, ce qui signifie pratiquement qu’il y aura moins de postes aux concours de recrutement. Ce problème n’a pas été vraiment évoqué jusqu’à présent…
Francois Jarraud, sur le site du Café Pédagogique, indique ainsi que pour le second degré on passerait de 14 450 à 11 000 postes ouverts au concours, ce qui correspondrait au niveau global à une réduction de 24%. Les arbitrages concernant la répartition par discipline de cette baisse ne sont pas encore rendus. Mais si l’on applique une simple règle de trois sur les postes ouverts l’année dernière au CAPEPS (800), il faut s’attendre cette année à un chiffre bien plus modeste, de l’ordre de 610 postes. Mais cette logique purement arithmétique ne préjuge pas des priorités qui seront prises en compte. On peut craindre que les disciplines jugées déficitaires, notamment les lettres, les maths ou l’anglais, par ailleurs défendues par le nouveau ministre, ne soient protégées dans ces restrictions.
Avis de tempête sur le CAPEPS, et sur les STAPS en général. Il faut savoir qu’à l’heure actuelle 3000 étudiants issus des Licences Education et Motricité se retrouvent en première année de Master MEEF pour préparer le concours du CAPEPS, soit près d’un tiers des étudiants issus de Licence STAPS et poursuivant leurs études en Master. Les métiers de l’enseignement connaissent depuis quelques temps un engouement certain auprès de nos étudiants, puisque cette année la Licence Education et Motricité regroupe au niveau national 43 % des inscrits en troisième année de Licence STAPS (soit environ 4300 étudiants). Bien sûr, tous ces étudiants ne poursuivent pas en Master, beaucoup optent pour les concours du premier degré (CRPE). Mais une baisse significative du nombre de postes ouverts aux concours risque de créer un goulot d’étranglement abrupt.
Par ailleurs, nous conservons le souvenir de la dernière réduction brutale, quand en 2006 on était passé de 800 postes l’année précédente à 400. L’effet d’annonce avait été largement accentué par Nicolas Sarkozy, qui avait à l’époque évoqué « l’exemple caricatural […] des professeurs d’éducation physique, les STAPS, où il y a un emploi pour cent étudiants ». Assertion ridicule, quand on sait que le CAPEPS ne concerne in fine qu’une minorité des étudiants STAPS, que la filière a largement diversifié ses débouchés professionnels, et que les statistiques d’insertion montrent année après année la remarquable employabilité des diplômés de STAPS. Mais effet garanti : nous nous rappelons qu’à l’époque le nombre de lycéens candidats à l’entrée en STAPS avait baissé de 50%…
C’est peut être la solution pour régler le problème des disciplines en tension, sur lequel nous avons travaillé pendant un mois et demi au sein du groupe de travail STAPS…