Bilan d’un long mandat à la tête de la C3D STAPS (2013-2019)

Au moment où s’achève mon mandat de président de la C3D, il me semble utile de tracer un bilan des travaux réalisés. Utile pour ceux qui désirent ou désireront un jour comprendre cette période particulièrement effervescente pour les STAPS. Utile aussi pour ceux qui vont être amenés à assurer la poursuite des activités de la Conférence. Dans le feu roulant de l’actualité, on en vient à oublier les détails du cheminement. Ce texte n’est pas un Livre Blanc, mais un simple bilan de ce qui a été fait. Il est aussi ouvert sur l’avenir, et on pourra y puiser un zeste de perspectives, pour ceux qui souhaiteront les percevoir et s’engager dans la continuité.

Ce fut un long mandat, de juin 2013 à décembre 2019, qui a été marqué par des évolutions profondes au sein de la Conférence et surtout par un grand nombre de problématiques que nous avons dû prendre en considération. Je tiens à remercier tous ceux qui ont œuvré à mes côtés, et en particulier ceux qui se sont succédés au poste de secrétaire général de la Conférence : Laurent Bosquet, David Leroy, et Philippe Mathé. Tous trois ont accompli un travail remarquable, qui a permis l’organisation de rencontres de qualité, de tracer la mémoire de la C3D au travers de comptes rendus exemplaires de nos travaux. Ils ont tous placé la barre très haute, chacun obligeant son successeur à l’excellence. Je remercie aussi ceux qui ont accepté un temps d’être vice-présidents, Christine Le Scanff, Lionel Crognier, Arnaud Jaillet, Yannick Vanpoulle, Jean Saint-Martin et Aurélien Pichon. Un grand merci aux trésoriers : Xavier Devillard, Michèle Schwartz et Marie-Agnès Fargeas-Gluck, et à certains membres du CA particulièrement actifs : Hugues Rolan, Thierry Maquet et Pierre Bavazzano. Durant ces années, si j’ai pris personnellement en charge certains dossiers, j’ai surtout essayé d’animer ce groupe exceptionnel, de donner du sens à son engagement, de prioriser les axes essentiels, de motiver les uns et les autres à s’investir dans les chantiers qui correspondaient à leurs compétences.

Une des premières évolutions significatives de ce mandat a été une modification des statuts de la conférence, lors du séminaire d’Orléans, en novembre 2014. La modification essentielle portait sur la suppression de la limitation des mandats successifs des administrateurs, qui ne pouvaient auparavant pas aller au-delà de deux mandats de deux ans. Cette évolution visait à permettre une continuité dans le suivi des missions. Une autre modification a introduit une distinction claire entre le Séminaire, composé de personnes morales (les UFR et départements STAPS) et l’Assemblée Générale composée de personnes physiques (les directeurs). Les nouveaux statuts ont permis de renforcer le rôle du Conseil d’Administration, en tant qu’organe politique de la Conférence, mais aussi le contrôle du Conseil d’Administration et du Bureau par l’Assemblée Générale, qui dispose notamment d’un droit de veto sur la désignation du président.

Un second axe d’évolution a consisté à élargir la représentation des structures STAPS au sein de la C3D, et notamment au sein du CA et du bureau. Il s’agissait notamment de la place des départements, vis-à-vis des UFR, des structures relevant de l’enseignement privé, mais aussi des directeurs non-universitaires. Les statuts votés en 2014 ont également mis fin à la hiérarchie blessante entre les « directeurs élus » et les autres, qui était inscrite dans les statuts antérieurs. La composition actuelle du CA reflète la pluralité essentielle de la Conférence.

Nous avons également travaillé sur la communication, notamment en mettant en place dès 2013 un nouveau site web, piloté par Claude Hertogh. Nous avons fait migrer ce site en 2017 sur une plateforme plus conviviale. Ce nouveau site contient un blog, des informations générales sur la C3D, ses membres et les structures représentées. Il archive également les comptes rendus des Conseils d’Administration et des séminaires de la C3D, constituant ainsi une mémoire essentielle pour la Conférence. Il compile l’ensemble des documents élaborés par la Conférence : fiches RNCP, référentiels de compétences, conventions, etc. Ce site a reçu plus de 80000 visites en 2019.

Le blog a été largement utilisé pour mettre en avant les prises de positions de la Conférence. Ces publications régulières, sur l’ensemble des problématiques de l’enseignement supérieur et des STAPS, jouent un rôle politique important. Elles ne font pas que relayer des informations institutionnelles, mais s’attachent à dessiner des perspectives, à alerter sur ce que nous percevons comme potentielles dérives. Ce blog a été suivi par de nombreux partenaires, et nous a permis de multiplier les contacts, médiatiques et institutionnels.

La C3D a été sollicitée par de nombreux médias ces dernières années (AEF, Educpros, le Figaro, Libération, l’Obs, etc.), qui tenaient à connaître nos positions sur les grands dossiers de l’enseignement supérieur. Nous avons répondu par ailleurs depuis 2014 à une sollicitation de la revue EPS pour tenir une chronique régulière consacrée aux STAPS. Cette chronique a été régulièrement alimentée depuis (5 chroniques par an). La C3D a en outre produit un dossier complet dans le numéro 381 de la revue, synthétisant les principaux dossiers sur lesquels elle a travaillé ces dernières années.

Enfin nous avons engagé depuis 2013 une relation étroite avec l’ANESTAPS, seule organisation étudiante réellement représentative des STAPS. Les présidents de l’ANESTAPS et leurs adjoints ont été systématiquement invités aux Conseils d’Administration et aux séminaires de la C3D. Je tiens à remercier les responsables de l’ANESTAPS qui ont travaillé avec nous : Thomas Verchère, Laurent Beauvais, Brewal Soyez-Lozac’h, Orlane François, Salomé Lebas, Mathias Goasmat, Titouan Martin-Barré, Loic Rossetti, Kevin Boiveau. Nous n’avons pas toujours été d’accord, notamment sur la sélection en master ou sur la procédure ParcourSup, mais nous avons collaboré et échangé des informations en toute transparence.

Des principes fondamentaux

L’ensemble du travail réalisé par la C3D dans le domaine de la formation a été guidé par quelques principes essentiels. Il s’agissait avant tout de travailler à l’utilité des formations, en termes d’accession à l’emploi. Ce principe avait déjà été structurant pour la C3D dans les années 2000, sous la présidence de Jean Bertsch, notamment lors de l’écriture concertée des fiches RNCP de Licence STAPS. Il s’agissait essentiellement à l’époque de travailler à l’employabilité des diplômés STAPS, face à la concurrence des diplômes délivrés par le ministère de la Jeunesse et des Sports. L’inscription des diplômes STAPS au Code du Sport a été une étape importante de ce processus. La C3D a poursuivi et amplifié ce travail ces dernières années.

Un corollaire évident de ce principe était d’éviter de vendre du rêve aux étudiants. Beaucoup rejoignent les STAPS par passion, sans mesurer les exigences des formations universitaires. Il s’agissait donc de travailler sur l’orientation, sur la lisibilité de l’offre de formation, sur la diversité des voies de réussite dans l’université et en dehors, sur la fluidité des parcours et des passerelles.

Il s’agissait aussi de ne pas enfermer les étudiants dans des impasses, des formations dans lesquels ils n’auraient que peu de chances de décrocher un diplôme, ou peu de chances que ce diplôme puisse constituer un passeport pour l’emploi. On ne construit pas des formations pour occuper les enseignants ou leur faire plaisir, mais parce qu’elles sont utiles aux étudiants et à leur développement personnel et professionnel. Cette vision utilitariste, sans doute éloignée de la tradition académique et désintéressée de l’université, a souvent été reprochée aux STAPS. Mais il s’agit d’une culture profondément ancrée dans notre discipline, sans doute liée au fait que nos étudiants sont davantage issus des classes populaires que ceux d’autres disciplines, et qu’un pourcentage important de nos enseignants ne sortent pas des rangs universitaires.

Plus généralement, il s’agissait de respecter les étudiants, de ne pas les considérer comme immatures et incapables de faire des choix responsables. Les études universitaires se situent au-delà de la scolarité obligatoire, et s’adressent à un public majeur. Les arguments développés dans le cadre de l’enseignement secondaire ne peuvent être repris sans nuance à l’université, ce qui ne veut pas dire qu’une attention particulière ne doive être apportée aux étudiants en difficulté.

Ces principes sont loin d’être partagés au sein des universités. Beaucoup estiment que l’échec, notamment en première année, est un processus somme toute normal, utile à la sélection de l’élite universitaire, et finalement formateur pour l’étudiant. Nous avons refusé cette évidence d’un « droit à l’échec », au coût social et humain exorbitant, mais que certains défendent au nom de la démocratisation de l’enseignement supérieur. Beaucoup pensent par ailleurs que les diplômes attestent avant tout du fait d’avoir satisfait aux exigences de trois ou cinq années à l’université, sans vraiment se poser la question des contenus et surtout des compétences acquises. Nous avons au contraire travaillé à la structuration des diplômes, à l’explicitation des compétences dont ils permettaient de doter les étudiants et à leur légitimité aux yeux des employeurs.

Ces principes nous ont guidé dans l’ensemble des problématiques que nous avons eu à traiter, et dont nous allons tenter de retracer le décours. Ces problématiques ne se sont pas simplement succédées au fil des années, mais se sont le plus souvent chevauchées et intriquées, ce qui nous a imposé une certaine agilité pour faire face à tous ces dossiers tout en conservant une cohérence d’ensemble.

La professionnalisation

Le souci de la professionnalisation est une préoccupation assez nouvelle pour l’université. On a longtemps considéré que l’université était là pour dispenser un savoir académique, et que l’employabilité des étudiants n’était pas sa préoccupation première. La massification des études universitaires a clairement changé la donne, et dorénavant la relation formation-emploi devient centrale. La C3D a travaillé intensément sur cette problématique, notamment au sein du Conseil Sectoriel Activités Physiques et/ou Sports, qui a permis d’engager un dialogue avec les branches professionnelles, et du Comité de concertation sur les Formations – Qualifications – Emplois dans les champs du sport et de l’animation, dont l’objectif était de travailler à la complémentarité des systèmes de formations.

La C3D a engagé un lourd travail interne à ce sujet, initié en octobre 2015 et finalisé en juin 2019. Des professionnels y ont été associés à chaque fois que possible et des référentiels métiers ont été utilisés à chaque fois qu’ils existaient. Il a donné lieu à une démarche officielle de concertation au sein du Comité de Concertation Sport et Animation animé conjointement par le MESRI et par le Ministère des Sports, en présence des branches professionnelles sport et animation.

Ce travail, piloté par Yannick Vanpoulle, visait à construire une cohérence de formation nationale, exigeante et lisible, afin de faciliter la professionnalisation des étudiants, les parcours de formation et les passerelles entre les différentes formations existantes, et la formation tout au long de la vie. La C3D a ainsi travaillé à la définition de domaines de compétences, qui ont permis de déboucher sur la production de fiches RNCP pour tous les niveaux de formation, et de référentiels de formation organisés en blocs de compétences. Un ensemble de documents a été élaboré et mis à disposition des UFR STAPS, afin de faciliter l’évolution des maquettes d’enseignement et des mises en œuvres pédagogiques.

Ce travail a été réalisé au sein des séminaires de la C3D, et notamment au travers de journées thématiques regroupant des spécialistes de chaque mention nationale. Il s’agit d’une démarche unique dans le domaine universitaire, qui a suscité un vif intérêt de la part d’autres disciplines. Nous travaillons toujours à l’heure où j’écris ces lignes à la réécriture du Code du Sport, de manière à assurer la lisibilité des diplômes STAPS auprès des employeurs.

La loi Sport-Santé

L’amendement Fourneyron, adopté en novembre 2015 et autorisant la prescription d’une activité physique adaptée aux patients porteurs de maladies chroniques a ouvert un dossier explosif. La C3D (notamment grâce à l’implication de Claire Perrin et de Laurent Beauvais) a travaillé pendant plus d’un an sur ce dossier, au sein d’un consortium qui avait été constitué entre l’AFAPA (Alain Varray), la SFP-APA (Benjamin Cantele), le CNU (Vincent Nougier) et l’ANESTAPS (Orlane François). On retrouvera dans un article de Claire Perrin les détails de ce long épisode des activités de la Conférence

Un groupe de travail, dirigé par le professeur Bigard, a travaillé pendant un an à une définition des compétences requises et à la répartition des domaines d’intervention de chacun. Le rapport produit par ce groupe n’a pas été pris entièrement en compte dans le décret d’application paru le 30 décembre 2016. Ce texte a été élaboré sur la base d’un lobbying intense, de la part de nombreux acteurs en présence: les Masseurs-Kinésithérapeutes qui souhaitaient se voir attribuer un rôle de prescripteurs dans la mise en œuvre de l’ activité physique adaptée, Jeunesse et Sports qui a argumenté sur le nombre important de diplômés qu’il pouvait mettre sur le marché, et sur sa capacité à leur assurer des compléments de compétences dans le domaine de la prise en charge des patients, et le CNOSF qui a de son côté défendu le rôle potentiel des structures fédérales. La C3D a de son côté défendu l’idée que les STAPS formaient à l’université les seuls professionnels dont le cœur de métier était l’activité physique adaptée, et que cette formation était la seule appuyée sur une activité de recherche.

Ce texte était évidemment insatisfaisant : les compétences spécifiques et originales des diplômés en APA, le caractère universitaire de leur formation, n’ont pas été reconnus de manière claire. D’un autre côté, avec 10 millions de patients porteurs de maladies chroniques, il était difficile de revendiquer une quelconque exclusivité. On peut cependant dire que les Enseignants en APA y ont acquis une place dans le système, et sont désormais reconnus comme acteurs essentiels.

L’AFAPA a décidé de déposer un recours en Conseil d’Etat à l’encontre de ce décret. La C3D a décidé de ne pas s’associer à cette voie juridique, considérant d’une part qu’elle n’avait que peu de chances d’aboutir, et d’autre part qu’une réécriture du décret aurait pu déboucher sur une version beaucoup plus défavorable pour les Enseignants en APA. Le décret et les instructions sont des textes interministériels, qui devaient réaliser un compromis entre des intérêts divergents. Certains ont peut-être trop vite pensé que l’amendement Fourneyron avait été rédigé pour les Enseignants en APA, alors qu’il visait surtout les patients porteurs de maladies chroniques. Nous avions aussi conscience de la faiblesse numérique des Enseignants en APA au sein des professionnels identifiés dans le décret, et aussi du manque d’homogénéité des formations en APA au niveau national, tant en termes de volumes de formation qu’en termes de centration thématique : certaines licences APAS ne sont clairement pas orientées « maladies chroniques ». Les uns et les autres ont évidemment tenté de grignoter le champ de l’activité physique adaptée. Les kinésithérapeutes ont revendiqué le titre d’« Educateur Sportif en APA », Jeunesse et Sports a mis en place un DEJEPS «activités physiques et sportives adaptées». Diverses officines privées tentent de conquérir le marché.

Ce dossier reste ouvert et actif. Une table ronde, lors du séminaire de Toulouse en janvier 2020, permettra de regrouper les acteurs du champ et de faire un point sur les actions à entreprendre.

La sélection en Master

Le dossier de la sélection en master a émergé en 2015. La C3D a très vite défendu l’idée qu’en STAPS les grades de Licence et de Master devaient attester de compétences nettement différenciées. La licence forme essentiellement des professionnels destinés à intervenir directement auprès du public. Le master vise à former des personnels d’encadrement et des chefs de projets. Le grade de Master suppose l’accession à un niveau de compétence attesté notamment par la réalisation de stages en responsabilité et la poursuite d’un travail encadré d’étude et de recherche débouchant sur la production d’un mémoire. Le maintien de la qualité de la formation demande un taux d’encadrement satisfaisant pour les travaux de recherche et un nombre suffisant de lieux de stage. Il semblait difficile d’atteindre cet objectif sans qu’un processus de sélection soit mis en place, à un endroit ou un autre du cursus. Consciente de la nécessaire continuité entre les deux années de Master, dans la logique du schéma de l’espace européen de l’enseignement supérieur, la C3D estimait que le seuil logique de sélection se situe à l’entrée de la première année de Master.

Cette option était d’autant plus soutenable pour la C3D que les licences STAPS, mêmes générales, sont professionnalisantes (fiches RNCP, inscription au Code du Sport, cartes professionnelles, etc). La licence est donc un palier de sortie logique de l’université. Il nous a donc semblé évident que le principe de la sélection en Master allait surtout poser le problème de la professionnalisation en Licence. Une évolution des maquettes serait sans doute nécessaire, avec la mise en place de processus d’orientation, de parcours différenciés, etc. On pouvait s’attendre notamment à une situation tendue dans certains parcours, notamment en Éducation et Motricité.

La formation des enseignants et les concours de recrutement

En ce qui concerne la formation des enseignants, la question de la place du concours (situé en fin de master 1 depuis la mise en place de la mastérisation) a été l’objet de longs débats ces dernières années. Alors que beaucoup considéraient que le concours devait être repoussé en fin de master, la C3D avait clairement pris position pour un concours précoce en fin de Licence. Il nous semblait que pousser des masses d’étudiants jusqu’à bac+5 pour passer un concours à l’issue aléatoire, en ne laissant comme perspective aux étudiants n’ayant pas réussi le concours qu’un diplôme de master ne sanctionnant guère que leur échec, n’avait aucun sens. Un concours précoce aurait en revanche permis aux universités de conduire une véritable formation professionnelle en alternance, adossée à la recherche, ce que l’on attend classiquement d’un master professionnel.

Finalement c’est un placement du concours en fin de master qui a été retenu. Beaucoup se rendent compte actuellement des conséquences de cette option. Le master MEEF va devenir une interminable préparation au concours, et son objectif sera davantage de formater des candidats que de former des professionnels. On pourra évidemment inscrire dans les maquettes des stages en établissement et la réalisation d’un mémoire de recherche, mais on sait que tant que les étudiants n’ont pas l’assurance de la réussite au concours, ils ont du mal à s’investir dans d’autres activités que celles directement utiles pour les épreuves de classement. Par ailleurs le faible nombre de contrats d’alternance proposés en Master 2 va introduire une inégalité de traitement entre étudiants, inacceptable dans l’université.

Ce dossier est encore en plein débat. Beaucoup actuellement demandent un report de la mise en place de la réforme, mais on peut douter qu’un délai de mise en œuvre puisse permettre de résoudre les problèmes posés par le placement du concours en fin de master. C ‘est essentiellement le glas de la mastérisation de la formation des enseignants que cette réforme porte en germe.

La diversification de la Mention Education et Motricité

La mention Education et Motricité représente la filière historique des STAPS, héritière d’une époque où le seul débouché résidait dans les concours de recrutement des enseignant EPS. Même si les STAPS, pour faire face à l’afflux des étudiants à la fin des années 1990, ont largement diversifié les voies de professionnalisation, la filière Education et Motricité est toujours la plus attractive, regroupant encore 40% des étudiants de Licence.

Même si les étudiants qui intègrent cette mention caressent le rêve de devenir enseignants d’EPS, il est clair que le concours du CAPEPS ne peut absorber toutes ces vocations. Il est donc nécessaire de diversifier les voies de professionnalisation à l’intérieur même de la filière Education et Motricité, afin d’offrir d’autres avenirs à ceux qui n’ont que peu de chance de décrocher le sésame des concours de recrutement.

La C3D a travaillé ces derniers temps sur cette problématique essentielle, en tentant de définir les contours d’un parcours « Sport Educatif et Citoyen », dont il convient de préciser les compétences constitutives et les débouchés. Nous sommes ainsi entrés en contact avec différentes institutions, telles que ID.Orizon, une plate-forme qui regroupe des acteurs majeurs du sport pour tous, et notamment les grandes fédérations affinitaires. (FSCF, FSGT, UNSLL, etc.). Nous avons également établi des contacts avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse, la Direction du Recrutement de la Police Nationale, ou encore l’Administration Pénitentiaire. Il s’agit d’un chantier important où il faut convaincre des enseignants de construire de nouvelles formations, sans doute acquérir de nouvelles compétences, et orienter activement les étudiants vers ces nouvelles voies de professionnalisation.

Dans le même ordre d’idée, nous avons avancé sur certaines compétences essentielles que tout étudiant titulaire de la Licence Education et Motricité devrait posséder, notamment l’attestation au Sauvetage aquatique, qui a fait l’objet d’une convention signée en 2019 entre toutes les universités, le MESRI et le MEN, et la C3D collabore actuellement à la conférence de consensus sur l’aisance aquatique.

Le Plan Etudiants et ParcourSup

La C3D a élaboré lors du séminaire de Rodez (juin 2017) un texte d’orientation visant à dépasser le dispositif APB. Il s’agissait de mettre fin au tirage au sort, mais aussi d’éviter d’orienter dans des formations universitaires exigeantes des étudiants voués à l’échec. Ce texte présentait les attendus nationaux de la Licence STAPS (nous parlions plutôt à l’époque de prérequis), ainsi que les principes d’analyse des dossiers de candidature. Il insistait également sur la nécessité d’accroître les capacités d’accueil en Licence STAPS, soit par l’ouverture de nouveaux centres de formation, soit par l’allocation de moyens supplémentaires aux structures existantes. Il évoquait également la nécessaire diversification des voies de réussite à l’université, et proposait de développer les DEUST, que les STAPS avaient réussi à préserver ces dernières années.

Ce texte a été présenté au ministère fin juin 2017. Le Cabinet a consulté avec intérêt nos propositions, et nous a demandé si la C3D est réellement capable de fédérer l’ensemble des formations STAPS sur ce type de projet. Nous avons compris lors de cette réunion que rares étaient les conférences disciplinaires en mesure de parler au nom de l’ensemble des UFR et départements déployant leur offre de formation. Nous avons reçu le 21 juillet une lettre de la Ministre, accusant réception de notre texte et affichant son intérêt pour notre démarche.

Une série de cinq réunions se sont tenues au ministère, du 13 septembre au 11 octobre, sous la direction de Thierry Terret. Elles réunissaient les représentants des fédérations étudiantes, des syndicats, de la CPU, des VPFVU, de l’IGEN EPS, et de la C3D. Après des discussions parfois houleuses, ce groupe de travail s’est finalement aligné sur les principes avancés par la C3D. En fait c’était la seule proposition d’ensemble réellement opérationnelle. Ce dispositif a été enrichi par l’idée de création de « BTS sport », qui permettraient d’offrir une voie de réussite aux lycéens professionnels, trop souvent en échec à l’université.

La C3D a été reçue par Frédérique Vidal le 30 octobre, le jour même de la présentation de la loi ORE. Elle nous a assuré à cette occasion que les moyens seraient attribués aux STAPS pour assurer l’accroissement de leurs capacités d’accueil. Un second groupe de travail, toujours sous la direction de Thierry Terret, a travaillé au cours du mois de novembre 2017 à l’identification des besoins locaux en places et des moyens de subvenir à leur mise en place. Le projet initial était particulièrement ambitieux, puisqu’il s’agissait de créer 3000 places en Licence et en DEUST dès la rentrée 2018, puis 1000 places supplémentaires les trois années suivantes. Il prévoyait la création de 4 nouveaux lieux de formation, dans les académies particulièrement déficitaires (Bordeaux, Poitiers, Montpellier, et Nantes).

La suite a été une affaire de négociation entre les rectorats, qui ventilaient les crédits, les universités qui surveillaient attentivement les possibles dérives de leur masse salariale, les directeurs d’UFR et de département qui tentaient de défendre les objectifs qui avaient été dessinés par le groupe de travail, et aussi les collectivités locales qui appuyaient parfois certains projets. In fine, les STAPS ont pu créer 2842 places en Licence et 358 places en DEUST, notamment par la création de la Licence de Nîmes, et des antennes d’Angoulême, Vichy et Bourges. 95 postes enseignants et enseignants-chercheurs ont été créés, et une dizaine de postes d’agents administratifs.

La C3D a ensuite tenté d’opérationnaliser sa procédure de classement des candidatures. Au-delà des notes de première et de terminale, il s’agissait d’obtenir de la part des candidats des informations sur leur parcours sportif, sur leurs qualifications en termes d’encadrement, d’animation et de sécurité, et sur leurs engagements associatifs et citoyens. Nous avons réussi à intégrer à la plate-forme ParcourSup un questionnaire spécifique, permettant aux candidats de s’auto-évaluer et de télécharger des pièces justificatives. Enfin nous avons mis à disposition des formations STAPS un tableur permettant de fournir un premier classement des candidats.

Enfin il était essentiel pour la C3D d’éviter toute concurrence entre universités pour l’entrée en Licence STAPS. Dans ce sens, l’écriture nationale des fiches RNCP, le respect strict du cadre national des formations, et la priorité préservée aux candidats de chaque académie pour s’inscrire dans une université de proximité, ont été des axes stratégiques importants.

Le Cadre National des Formations

En 2012, le ministère a décidé de réduire le nombre de mentions de licence, en passant d’à peu près 350 mentions à une cinquantaine. La C3D a demandé que ses cinq spécialités (APAS – EM, ES, MS, et ergonomie) deviennent des mentions. Nous avions principalement argumenté sur l’inscription de certaines de nos spécialités au Code du Sport. Le Comité de suivi de Licence a été un temps sensible à nos arguments, mais en définitive le ministère a tranché pour une seule mention de STAPS, les spécialités prenant le statut de parcours. En revanche nous avons obtenu les 5 mentions pour le master.

La C3D a réactivé ce dossier en 2018, pour obtenir la création de cinq mentions de Licence STAPS. Nous avons envoyé un courrier dans ce sens en juin 2018 au cabinet du Ministère de l’enseignement supérieur. Cette distinction de plusieurs mentions de Licence nous semblait essentielle à la lisibilité des diplômes aux yeux des employeurs, et donc à l’employabilité de nos étudiants. Une première réunion a eu lieu en juillet avec la DGESIP, puis en octobre avec la Branche Sport. La création des cinq mentions a été définitivement actée au JO du 27 juin 2019, malgré un vote défavorable du CNESER. Nous n’avons alors pas bien compris la position des organisations syndicales, qui semblait relever davantage d’une « convergence des luttes » opportuniste que d’une analyse rationnelle de nos propositions.

Les enquêtes nationales

Les Conférences disciplinaires ont besoin de données précises sur les formations qu’elles mettent en œuvre. Les enquêtes réalisées par le ministère ont souvent un grain trop grossier, qui ne nous permet pas toujours de mener des analyses suffisamment précises. Nous avons mis en place un ensemble d’enquêtes récurrentes, qui nous permettent d’avoir une image précise de nos formations, de leur cohérence nationale et de leur évolution. La C3D réalise ainsi depuis 2009 une enquête relative aux effectifs nationaux en STAPS, à tous niveaux de formation. Publiée chaque année, elle permet d’étudier l’impact des décisions prises par la Conférence et des grandes évolutions sociétales. En 2017, cette enquête a été affinée pour mettre en évidence les équilibres filles/garçons au sein des formations.

Des enquêtes ont été également réalisées sur l’insertion professionnelle. En 2016, nous avons lancé avec la DGESIP une enquête sur l’insertion professionnelle des licences APAS. En 2018, une enquête a été réalisée par le GAREF, pilotée par Cécile Collinet et Jeremy Pierre, sur l’insertion professionnelle de l’ensemble des diplômés de STAPS.

Nous avons également réalisé un bilan précis des effets de ParcourSup, en termes de recrutement et de réussite en première année. Il s’agit à ce jour de la seule enquête réalisée au niveau national sur les effets de cette réforme.

La recherche en STAPS

Nous n’avons pas oublié dans cette période la recherche, qui constitue un élément important de la légitimité des STAPS. En 2014, nous avons mis en place avec le CNU-74 le Comité d’Ethique pour la Recherche en STAPS (CERSTAPS), qui procède à une évaluation des protocoles de recherche soumis par les équipes STAPS au plan national (dossier essentiellement suivi par Laurent Bosquet). Nous avons tenu à jour l’annuaire de la recherche en STAPS, qui permet d’identifier les laboratoires dans lesquels s’investissent les enseignants-chercheurs de la 74ème section, leurs thématiques et leurs projets. Ce recensement, initié par Christine le Scanff et Jacques Prioux, a été poursuivi par Aurélien Pichon.

Nous avons également plus récemment travaillé aux projets lancés dans le cadre des JO Paris 2024, en accueillant au séminaire de Rouen en 2019 Jean-François Robin pour le Réseau National pour l’Accompagnement Scientifique de la Performance et Vincent Nougier pour le GDR Sport et Activité Physique, et en diffusant à l’ensemble de la communauté des chercheurs en STAPS les informations relatives aux différents appels d’offre.

Conventions avec les fédérations

Depuis une dizaine d’années, une démarche de rapprochement a été entreprise entre la C3D et les fédérations sportives désireuses de tisser des liens de partenariat. Ce partenariat peut viser plusieurs axes, notamment l’encadrement pédagogique et la définition de compétences à intégrer dans les formations STAPS, l’aide au développement et à la professionnalité des structures sportives, les formations de formateurs pour les diplômes fédéraux, la mise en stage des étudiants, le développement de l’alternance et de l’apprentissage, et enfin la recherche, en rapport avec la performance, mais aussi en lien avec les évolutions des pratiques ou des modèles économiques ou encore la pédagogie et l’enseignement.

À ce jour, sept conventions nationales lient les fédérations à la C3D (Natation, Badminton, Gymnastique, Course d’orientation, Judo, Karaté, Athlétisme). De nouveaux contacts ont été pris en 2019, qui devraient déboucher sur la signature de nouvelles conventions (Tennis de Table, Escalade, Kayak et Sports de pagaie, Musculation et Haltérophilie, Rugby, Escrime, Voile, Volley-Ball, Handball). Dans chaque spécialité, un suivi des conventions est à assurer par une commission mixte. Ce travail a été essentiellement mené par Arnaud Jaillet et Lionel Crognier.

La place de la C3D dans le concert universitaire.

Ces dix dernières années ont été une période particulière, marquée par un fort engouement pour les formations en STAPS, après une phase de désaffection en 2007-2010. Les avancées de cette période ont été décrites dans les paragraphes précédents. La C3D a été très active, sur un grand nombre de dossiers. Elle a surtout tenté d’être proactive, d’anticiper les problèmes pour ne pas subir a posteriori les évolutions du système. Dans le cadre de l’approche par compétences, de l’élaboration des fiches RNCP, des nouvelles procédures d’accès à l’université, la conférence s’est attachée à être force de proposition, et en évitant de se laisser cantonner à la mise en œuvre de procédures sur lesquelles elle n’aurait pas pesé.

Ces années ont surtout été marquées par une reconnaissance accrue de la C3D. D’une manière générale, ce sont toutes les conférences disciplinaires qui ont bénéficié de cette évolution. Le ministère s’est vite rendu compte, notamment à l’occasion des discussions sur la loi ORE, que les conférences disciplinaires étaient des interlocuteurs essentiels. Dans ce cadre, la C3D a sans doute bénéficié de l’attractivité des STAPS auprès des lycéens, et de son statut de discipline en tension. Certains ont pu parler d’opportunisme. Elle a surtout gagné la confiance du Ministère par sa capacité à mobiliser l’ensemble des formations autour de politiques claires, mais aussi au travers de productions collectives. L’écriture concertée des fiches RNCP, nos avancées sur l’approche par compétences, sont souvent citées en référence. Notre procédure ParcourSup, sa transparence et son utilisation généralisée ont marqué les esprits et nous avons par exemple été invités à une réunion des inter-conférences universitaires de santé en 2019 pour la présenter. Les médias nous consultent régulièrement pour avoir notre avis sur les évolutions du système universitaire. Les STAPS sont également mieux connues et repérées dans leurs compétences. Nous n’avons été longtemps identifiés que par notre mission historique de formation des enseignants EPS. Mais nous avons été récemment contactés par diverses institutions (notamment la Protection Judiciaire de la Jeunesse ou la Direction du Recrutement de la Police Nationale), qui avaient antérieurement moins tendance à envisager l’intérêt de nos formations.

Certains ont pu regretter que la C3D n’en reste pas au stade d’un regroupement débonnaire de notables Stapsiens, une sorte de « Rotary du sport ». On a ainsi ça et là qualifié la Conférence de simple « association d’individus » (ce qu’elle est par ailleurs), n’ayant aucune légitimité institutionnelle. C’était sans doute oublier que derrière cette « association de directeurs », il y avait les équipes pédagogiques qui les avaient élus, que tout ce beau monde avait en charge 65000 étudiants, dans une cinquantaine d’universités, et que cela représentait un levier efficace pour faire avancer les choses.

L’activisme de la C3D a ainsi pu générer aussi quelques agacements de la part d’autres partenaires, qui nous reprochaient parfois d’avancer trop vite, ou trop isolément. Ce sont notamment les universités, qui ont parfois considéré que les propositions de la Conférence empiétaient sur leurs prérogatives. La CPU s’est notamment inquiétée en 2017 de nos propositions relatives à l’ouverture de nouveaux centres de formation, d’accroissement des capacités d’accueil et de créations de postes d’enseignants. Il est clair que les universités et la C3D n’ont pas les mêmes objectifs. Les premières visent à faire fonctionner des établissements locaux, à en équilibrer les budgets tout en assurant leur développement et leur notoriété, nationale et internationale. La C3D s’attache à la qualité des formations et de la recherche d’une discipline universitaire, dans son déploiement national. Certains directeurs sont évidemment tiraillés entre le fonctionnement national de leur discipline et les logiques locales de leur université.

La 74ème section du CNU a aussi parfois pris ombrage que la C3D puisse lui disputer le leadership sur la politique nationale des STAPS. Il nous semble là aussi que le CNU et la C3D n’ont pas les mêmes fonctions. Le CNU travaille essentiellement sur le suivi de carrière des enseignants-chercheurs. Il est possible que les membres du CNU, et notamment son président, puissent avoir des opinions sur la politique nationale des STAPS, mais il nous semble que c’est essentiellement à la C3D, regroupant les directeurs de l’ensemble des structures pédagogiques, de définir et d’orienter le développement des formations.

Les organisations syndicales ont de leur part souvent contesté nos positions. Nous avons eu quelques échanges musclés, notamment à propos de ParcourSup, de la réforme de la formation des enseignants ou de la création des mentions de Licence. Les attaques n’ont pas été toujours ni très glorieuses, ni très loyales. Nos réponses ont été directes et sans concession. Ce qui ne nous a pas empêché de dialoguer et de répondre aux sollicitations des uns et des autres, lorsque l’occasion se présentait (par exemple, sur l’enquête à propos des effectifs filles/garçons en STAPS, réalisée à la demande du SNEP en 2016-2017). Mais là encore, nos finalités et missions sont distinctes. La C3D n’est pas un organe de contestation ou de revendication, même si nous affichons clairement nos positions. Nous ne sommes pas là pour exploiter les mécontentements des étudiants ou des enseignants, mais pour faire fonctionner des formations, et en assurer la cohérence nationale. Nous n’avons pas d’électeurs à séduire, ni de combats existentiels contre d’autres organisations concurrentes, ni d’alliances de circonstance à satisfaire. Ce qui n’empêche pas les directeurs d’avoir des engagements syndicaux, politiques ou philosophiques. Nos débats en sont évidemment enrichis, et nos consensus n’en sont que plus affirmés.

Les directeurs d’UFR et de départements ne sont pas des apparatchiks. Ils s’investissement dans la C3D de manière absolument bénévole le temps de leurs mandats locaux, et le font en plus de la direction de leur structure et de leurs enseignements et éventuellement de leur recherche. Et lorsque leur mandat de directeur s’achève, ils se recentrent généralement sur leurs activités d’enseignants ou d’enseignants-chercheurs. Notre engagement est au service des STAPS et des étudiants qui nous font confiance, certainement pas au service de nos carrières.

Ceci interroge d’ailleurs les moyens dont dispose la C3D et donc les limites de son action, à ce qu’elle peut raisonnablement porter, au nécessaire réalisme de ses ambitions. Son cheminement s’il repose sur des principes forts, n’est pas systématiquement pré-écrit. La force de la C3D réside aussi dans sa capacité à se montrer réactive, à l’appui de son unité et de sa convergence, respectueuse des contingences locales.

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Une anecdote pour finir : Le 18 juin 2018, la C3D était invitée avec la Conférence des Doyens de Droit par le Comité d’Ethique de ParcourSup. Le comité était présidé par Noëlle Lenoir, ancienne Ministre des Affaires européennes. La séance a principalement porté sur les concurrences entre les universités de Droit de la région parisienne, intra- et extra-muros. Je fais remarquer au bout de trois quarts d’heure que les problèmes de ParcourSup ne concernent pas que le Droit et les élites parisiennes, qu’il y a aussi des étudiants en province et dans d’autres disciplines. J’explique que la C3D a proposé un référentiel des formations, que toutes les Licences STAPS sont considérées comme équivalentes sur tout le territoire, et que cela nous a semblé essentiel pour ne pas mettre les universités en concurrence. Noëlle Lenoir déclare alors : « donc, dans tous les UFR STAPS, vous faites du football et de la corde à sauter ?». Moment de flottement. Au moment où j’allais partir en claquant la porte, un autre membre du Comité a habilement rattrapé le coup. J’ai compris ce jour-là que nous n’étions pas tous nés du même côté de la complexité.

Didier Delignières
Président de la C3D (2013-3019)

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