ParcourSup : La procédure de classement des vœux en STAPS

La procédure de classement de vœux sur ParcourSup s’est achevée le 10 mai. Comme l’année dernière nous présentons les détails de la démarche suivie pour la licence STAPS. Elle est à peu près identique à celle mise au point l’année dernière, les modifications portant essentiellement sur des adaptations aux informations effectivement disponibles cette année sur la plateforme. Cette présentation est essentiellement technique, et ne vise pas à légitimer une démarche, légitimation sur laquelle nous nous sommes déjà largement exprimés.

L’ensemble des UFR et départements STAPS ont utilisé la même procédure proposée par la C3D pour la Licence STAPS (à part dans une université qui a imposé l’utilisation du module d’aide à la décision). Outre le fait que cette procédure nationale simplifie grandement le travail des commissions d’examen des vœux, elle assure que sur l’ensemble du territoire les candidats à la Licence STAPS sont traités de manière identique. Un candidat postulant en Licence STAPS dans des universités différentes doit donc obtenir des scores identiques. Cette procédure a été mise à disposition de tous les UFR et départements STAPS le 5 avril, au travers d’un fichier Excel et d’un mode d’emploi détaillé.

La procédure mise au point par la C3D est partie de la définition des attendus, dont on pourra consulter les détails dans le document joint. Il s’agissait de mettre en avant des compétences que nous jugions favorables à la réussite en STAPS, mais surtout des attendus évaluables. Nous ne voyions pas l’intérêt par exemple de déclarer un attendu comme « être capable de s’intéresser aux autres », si nous n’avons aucun moyen de l’évaluer. Rappelons que le problème des commissions est de classer l’ensemble des candidats, sans ex-aequos.

Nous n’utilisons pas le module d’aide à la décision, préférant extraire directement les données disponibles sur ParcourSup pour réaliser le traitement. Concernant les résultats scolaires, nous téléchargeons les moyennes des trois trimestres de l’année de première et des deux premiers trimestres de l’année de terminale. Les matières concernées, pour chaque série de baccalauréat, sont précisées dans le document joint.

Les notes sur 20 collectées sur ParcourSup sont moyennées puis transformées selon une logique exponentielle (voir figure). Ce traitement permet de favoriser les candidats ayant reçu de bonnes évaluations au cours de leur cursus. On voit qu’après transformation, la différence entre un 2/20 et un 6/20 reste minime, alors qu’elle est beaucoup plus marquée entre un 12/20 et un 16/20. Pour ceux qui trouveraient ces transformations bien complexes et sophistiquées, surtout pour des STAPS, rappelons que les fonctions exponentielles sont aux programmes de terminale, et donc maîtrisées par les candidats eux-mêmes…

Les candidats à la Licence STAPS doivent en outre répondre à un questionnaire d’auto-évaluation concernant (1) leur niveau sportif, (2) leurs qualifications en matière d’encadrement, d’animation ou de sécurité, et (3) leurs expériences et compétences civiques, citoyennes, de défense, de protection civile, d’engagement associatif. Les réponses doivent être attestées par des pièces justificatives, téléchargées sur la plate-forme ParcourSup. Ces pièces sont clairement décrites pour chaque niveau de réponse, de manière à éviter toute ambiguïté.

Enfin nous avons pris en compte les données de la fiche avenir. Il nous semble important, par respect pour les équipes pédagogiques du secondaire, de prendre en considération ces évaluations plus globales des lycéens et de leurs projets.

Le travail de la commission d’examen des vœux

Les données extraites de ParcourSup ont permis d’obtenir un premier classement des candidatures. C’est à ce moment que le travail de la commission débute réellement. Il s’agit notamment de traiter manuellement les candidats dont les résultats scolaires n’ont pas pu être extraits de manière automatique : les DAEU, les baccalauréats étrangers (apparaissant sous des sigles LIT, SCI, ou ECO), et certaines séries plus rares, que les capacités de la procédure d’extraction ne nous ont pas permis de prendre en considération. Il s’agit d’une étape essentielle, qui permet de s’assurer que tous les candidats sont traités à égalité.

La commission vérifie ensuite les pièces justificatives téléchargées par les candidats. Ces vérifications ont le plus souvent validé les déclarations des candidats. Nous avons relevé cependant un certain nombre de surestimations, dans ce cas les niveaux de réponse ont été réévalués. L’ampleur de ces vérifications est à la discrétion de chaque commission, et dépend aussi des moyens qui leur ont été attribués et du temps qu’elles ont pu y consacrer. A Montpellier, cette vérification a été effectuée pour chaque question sur les deux ou trois niveaux de réponse les plus élevés, qui rapportent le plus de points sur le barème retenu. Ce qui fait quand même un certain nombre d’heures de travail.

Le « projet de formation motivé »

Comme nous l’avions annoncé dès la première campagne ParcourSup, nous n’avons consulté des projets de formation motivés que de manière anecdotique. Nous avons toujours des doutes sur ces documents, sur leur sincérité et leur authenticité. Pour mémoire, nous avions publié l’année dernière une lettre de motivation proposée sur internet à 40€. Cette lettre a été lue 11597 fois durant la campagne ParcourSup 2019, et a dû servir de référence à nombre de candidats.

Par ailleurs, que faire de ces lettres, qu’on les juge remarquables ou inintéressantes ? Ajouter ou retrancher des points au score global, faire remonter ou redescendre les candidats de 10, 20, 50 places ? On peut concevoir que ces lettres soient intéressantes pour des formations sélectives et particulièrement ciblées. Mais dans des filières généralistes sous forte tension, il serait démagogique d’affirmer que ces documents puissent être pris sérieusement en considération.

La précision du classement

Certains se sont gaussés du fait que notre procédure de classement débouche sur des scores à 6 décimales. Dans une déclaration récente, le SNESUP estime par exemple que « les classements à la 3ème voire à la 5ème décimales sont un non-sens scientifique ». Nous ne sommes évidemment que des sportifs, peu au fait des subtilités scientifiques que semblent maîtriser nos collègues. Il suffit cependant de réfléchir trois minutes pour comprendre qu’avec des notes entières, des ex-aequos apparaissent dès que l’on a plus d’une dizaine de candidats (surtout quand on sait que les notes sont distribuées de manière très resserrée : en mathématique, on observe par exemple sur 5329 candidats une moyenne de 10.54 et un écart-type de 2.78). Avec deux chiffres après la virgule, ils se multiplient au-delà d’une centaine de candidats. Alors pour en classer 6000…

On aurait pu évidemment départager les ex-aequos en fonction de leur date de naissance, ou de leur lycée d’origine, ou du style de leur lettre de motivation. Nous avons préféré avoir recours à un mode de classement intrinsèquement discriminant. Les transformations exponentielles des notes précédemment décrites, associées à la multiplicité des critères pris en compte, permettent en effet de classer les candidats sans avoir à départager arbitrairement d’éventuels ex-aequos.

Le classement réalisé porte sur une note sur 150 (voir le détail dans le document joint). A Montpellier, le meilleur candidat a un total de 122.90/150, et le 5329ème 2.55/150. Nous avons décidé d’admettre en parcours adapté (les « OUI SI ») les candidats présentant une moyenne inférieure à 7 sur les deux premières compétences (scientifique et littéraire). Il s’agit d’une décision locale, chaque commission étant libre d’adopter à ce niveau ses propres critères. Il est évidemment impossible de savoir a priori où se situera la « barre » du dernier admis, cette dernière dépendant du jeu des choix des candidats. L’année dernière, le dernier admis à Montpellier avait un total de 30/150, mais il ne s’agit que d’un exemple local, d’autres scores beaucoup plus faibles ayant été remontés par d’autres commissions.

Du classement initial au classement final

Le classement réalisé ne prend en compte ni l’académie d’origine, ni évidemment le lycée fréquenté, ni le sexe du candidat. Rappelons aussi que cette année les dossiers sont anonymisés, seul le numéro d’inscription apparaît. Même si nous pouvons évidemment identifier le nom des candidats sur les pièces justificatives, ceci n’a évidemment aucune incidence sur le classement.

Enfin il faut savoir que le classement réalisé par les commissions d’examen des vœux est ensuite remanié par ParcourSup pour tenir compte des quotas de candidats extérieurs au secteur et de candidats boursiers. En ce qui concerne les candidats extérieurs, pour un pourcentage de 5%, les 5 meilleurs sont classés de la 95ème à la 100ème place…, et ainsi de suite jusqu’à la fin de la liste. A terme, la fin de la liste est exclusivement composée des candidats extérieurs à l’académie. Nous comprenons tout à fait l’intérêt de ces remaniements, même si l’on est parfois déçu de voir des candidats au dossier remarquable s’enfoncer dans les profondeurs du classement. Il nous paraît sain de privilégier les candidats locaux, qui peuvent ainsi trouver une place proche de leur résidence. Rappelons que par principe, les licences STAPS sont similaires et interchangeables sur tout le territoire. Quant aux candidats boursiers le respect de quotas est une correction salutaire. Nous avons de toutes manières tellement de candidats boursiers que nos classements initiaux sont faiblement affectés par ce critère. Il en est sans doute autrement pour des formations plus prestigieuses.

Nous pensons avoir présenté tout ce qu’il y avait à dire sur la procédure de classement. Les opposants irréductibles à ParcourSup pourront évidemment disséquer ces informations pour trouver une faille exploitable. On ne pourra cependant pas nous reprocher une absence de transparence…

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