Non, le concours enseignant n’a pas « vocation » à se dérouler en M2

1. Parce que ce serait sonner le glas de la formation professionnelle en master des futurs enseignants. Nous savons que les étudiants ne peuvent engager une véritable formation professionnelle qu’après être débarrassés de la barrière du concours,
2. Parce que les universités n’ont pas vocation à amener des étudiants à BAC+5 et à ne donner à une majorité d’entre eux qu’un diplôme n’offrant aucune perspective d’insertion professionnelle,
Nous pensons, contrairement aux déclarations du ministre de l’Education Nationale, que le concours enseignant n’a absolument pas vocation à se dérouler en M2.

Nous reproduisons ici l’argumentaire que la C3D a proposé le 6 décembre lors du débat l’évolution du cadre réglementaire de la formation des enseignants :
« On ne peut pas réfléchir à la nature de la formation en master MEEF sans définir au préalable la place du concours (épreuves d’admissibilité, épreuves d’admission), la nature des épreuves, et le ratio admissibles/admis. Dans le projet d’Arrêté, la date de ce concours est bien envisagée « au cours du deuxième semestre du cursus de master » (article 6).
Nous retenons deux principes essentiels :
Pour l’employeur : Le master MEEF doit être entièrement consacré à la formation professionnelle et universitaire des futurs enseignants.
Pour les étudiants : On ne peut pas engager des étudiants jusqu’à un niveau de formation bac+5 sans perspective de professionnalisation.

Nous soumettons quatre propositions :

  1. Le master ne doit pas inclure une année de préparation au concours. Le concours national doit être situé avant l’entrée en Master. Dès lors, ce concours pourrait être basé sur les attendus définis par l’arrêté. Des licences préprofessionnelles doivent être mises en place pour préparer les étudiants à ce concours, lequel s’inscrirait alors pleinement dans la logique générale de sélection à l’entrée en master. C’est déjà le cas de la Licence STAPS Éducation et motricité qui intègre déjà cette préprofessionalisation et qui est inscrite au registre RNCP.
  2. La titularisation en fin de master 2 pourrait tenir lieu d’épreuve d’admission. Il s’agit là de l’option que nous privilégions. Si tel ne pouvait être le cas, alors en prenant acte de la prévision de date inscrite dans le projet d’Arrêté, l’admission serait à concevoir notamment sur la base d’épreuves de nature pleinement professionnelle dont les épreuves orales du concours du CAPEPS se rapprochent. Cette hypothèse permettrait également de préserver le statut d’enseignant stagiaire lors de la deuxième année de master.
  3. Traditionnellement le ratio admissibles/admis est de 2 pour 1. S’il est inconcevable de mener 50% des étudiants à bac+5 avec un échec au terme du concours, le ratio devrait se situer aux alentours de 1.2 pour 1 (80% de réussite).
  4. Les stages doivent être répartis sur les deux années du master. Ces stages ne doivent pas représenter une charge trop importante (1/3 de la formation pour 1/3 des crédits), de manière à optimiser formation professionnelle, formation disciplinaire, et formation à la recherche ».

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