Plan Etudiants : l’avis de la C3D

La C3D a accueilli avec satisfaction le Plan Etudiants, dans lequel elle a retrouvé l’essentiel des propositions qu’elle avait exprimées au sein du groupe de travail STAPS. Il s’agit à notre sens de propositions équilibrées, pragmatiques, devant permettre des avancées significatives dans un système universitaire qui apparaissait particulièrement bloqué.

Nous avions proposé la mise en place d’attendus multi-critériés, renvoyant aux compétences développées par les candidats dans quatre domaines (compétences scientifiques, littéraires, sportives et engagement citoyen). Ce principe a été retenu et nous ne pouvons que nous féliciter. Les STAPS ont trop souffert du tirage au sort et de ses dérives pour ne pas se réjouir de son dépassement. Nous sommes par ailleurs persuadés que l’accueil massif, sans discernement, de tous les candidats postulant à la licence STAPS ne peut déboucher que sur l’échec récurrent et prévisible d’un certain nombre d’entre eux.

Il ne s’agit cependant pas pour la C3D et pour les UFR STAPS de se livrer à une sélection élitiste à l’entrée dans les formations aux métiers du sport et de l’activité physique. Nous avons insisté pour que toutes les formations de ce secteur soient regroupées dans un portail unique, permettant une véritable orientation des bacheliers. Le Plan Etudiants évoque explicitement ce portail, qui regrouperait les formations universitaires, mais aussi celles proposées par l’Education Nationale et le Ministère des Sports.

Nous avions également proposé, dans la mesure des moyens qui nous seraient accordés, d’accroître les capacités d’accueil de la licence STAPS, notamment dans les académies déficitaires. Nous pensons en effet qu’un maillage plus homogène du territoire est absolument nécessaire pour une formation si attractive. La C3D engage dès à présent, en concertation avec le ministère, un plan d’accroissement des capacités d’accueil en Licence STAPS. Nous avions également proposé de diversifier les voies de réussite au sein de notre offre de formation, notamment en développant les DEUST. Le ministère a accepté ce principe, et l’ouverture de ces formations participera à l’amélioration de l’accueil des bacheliers à l’université et à la diversification des parcours individuels de formation.

Nous tenons cependant à rappeler que nous avons la spécificité de préparer nos étudiants à des métiers dont l’exercice engage la sécurité du public. Nous avons de ce fait une responsabilité réelle et conséquente dans la construction et l’évaluation des compétences de nos diplômés, à tous les niveaux de sortie du cursus. Un accroissement trop massif des capacités d’accueil ne doit pas s’opérer au détriment de la qualité des formations.

Nous tenons également à attirer l’attention du Ministère sur la nécessité d’un ensemble d’aménagements règlementaires, afin d’accompagner les évolutions que nous avons proposées :

Tout d’abord, nous regrettons fortement que les anciennes spécialités de Licence STAPS aient été regroupées en une seule mention dans le Cadre National des Formations. Nous avions alerté à l’époque le ministère sur les dangers de cette simplification. Il nous apparait certain que la distinction de cinq mentions (Activité Physique Adaptée et Santé, Entraînement Sportif, Education et Motricité, Management du Sport, et Ergonomie et Performance Sportive), serait nécessaire à la lisibilité de notre offre de formation et favorable à l’employabilité de nos diplômés.

La C3D a engagé depuis deux années une démarche de redéfinition sous forme de blocs de compétences de son offre de formation. Il s’agit pour nous d’une démarche essentielle pour le portail des métiers du sport dont nous parlions précédemment, en vue de permettre une meilleure fluidité des parcours des étudiants entre les différents systèmes de formation et d’impulser un plus large engagement de l’université dans la formation tout au long de la vie. Cette approche par les compétences, au-delà de la réécriture de l’offre de formation, est également à nos yeux le germe d’une rénovation profonde de la pédagogie universitaire. Par ailleurs, en rendant plus lisibles les passerelles, nous espérons que les engagements interministériels, notamment entre le Ministère de l’Enseignement Supérieur et le Ministère des Sports, seront suivis d’effets.

Eu égard à notre responsabilité quant aux compétences réellement maitrisées par nos diplômés, le principe de compensation généralisée, inscrit dans l’arrêté Licence de 2011, est particulièrement inconséquent. Il nous semble nécessaire, le cas échéant à titre dérogatoire, de permettre aux Licences STAPS de s’en affranchir, la définition en blocs de compétences de nos formations faisant clairement apparaitre que ceux-ci peuvent être acquis de manière indépendante.

Enfin les spécificités des STAPS requièrent qu’elles soient reconnues dans toutes les universités en tant que domaine de formation autonome. Trop souvent les formations STAPS se retrouvent assujetties à des dispositifs plus généraux au sein desquels elles peinent à exprimer leurs spécificités.

Telle est la position de la C3D, exprimée par son Conseil d’Administration les 14 et 15 novembre derniers.

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