Depuis 1982, les formations Activités Physiques Adaptées-Santé se sont développées dans les UFR STAPS. Ces formations sont aujourd’hui proposées dans une quarantaine d’UFR. Inscrites au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP), les formations s’appuient sur une activité spécifique de recherche pluridisciplinaire développée dans les laboratoires universitaires, mais également à l’international. Les fiches RNCP stipulent donc qu’au niveau licence “Le professionnel a pour vocation de participer à la conception, la conduite et l’évaluation de programmes, de réadaptation et d’intégration par l’Activité Physique Adaptée”, avec comme public visé des personnes atteintes de maladies chroniques, létales, de troubles sensoriels et moteurs.

Les enseignants en APA sont donc des acteurs incontournables dans la prise en charge des personnes atteints d’une affection de longue durée pour construire avec eux des moyens d’améliorer leur activité physique et leur autonomie.

Depuis maintenant plus d’un an, à l’ouverture du dossier, l’ANESTAPS a pu s’emparer du sujet en collaboration avec différents acteurs comme la Conférences Des Doyens et Directeurs STAPS (C3D STAPS), l’Association Francophone en Activité Physiques Adaptée (AFAPA), la Société Française des Professionnels de l’Activité Physique Adaptée (SFP-APA) ou encore le Conseil National des Université STAPS (CNU 74ème section) afin de travailler sur les contenus des textes réglementaires correspondant à l’article 144 de la loi, notamment sur la place des Enseignants en Activités Physiques Adaptées.

Au fil des mois, nous avons malheureusement dû faire face à des guerres corporatistes, qui venaient mettre de côté le plus gros enjeu du dossier : positionner le bien être des patients au centre des débats.

Du côté des étudiants, la FNEK (Fédération National des Etudiants en Kinésithérapie) et l’ANESTAPS, il a très vite été souligné la nécessité d’une réelle collaboration entre les étudiants et les professionnels issus des filières STAPS et de Kinésithérapie, en mettant en avant la complémentarité des différents professionnels. En effet, si les diplômés en APA trouvent du travail dans les établissements de soins qui reconnaissent ainsi la plus-value de leur activité, ils n’y prennent certainement pas la place des kinésithérapeutes. Ils y exercent leurs propres compétences, qui leurs sont spécifiques.

Les textes d’application doivent venir fixer les niveaux de formation requis ainsi que les compétences nécessaires pour les professionnels qui vont venir accompagner les patients, mais aussi les conditions d’intervention. Dans cet objectif, un groupe de travail se basant sur le rapport du Professeur Bigard a pu travailler sur l’élaboration du référentiel de compétences pour accompagner les patients suivant le type de pathologie.

L’ANESTAPS tient à rappeler que les enseignants en APA font aujourd’hui partie de nombreuses équipes pluridisciplinaires dans les structures de soins et de réadaptation. Ils interviennent en complémentarité avec des professionnels de santé, à partir de leur propre cœur de métier. Nous ferons tout pour assurer que la rédaction du décret en faveur de la pratique physique du plus grand nombre ne réduise pas le champ d’action des enseignants en APA alors que ceux-ci travaillent depuis plus de 20 ans avec des personnes en ALD pour contribuer à améliorer leur état de santé, leur autonomie, leur participation sociale et leur qualité de vie.

En effet, l’ANESTAPS et les étudiants engagés dans les parcours APA-S n’accepterons pas de voir un de leur débouché professionnel majeur bafoué, après une formation complète qui permet d’acquérir les compétences adéquates à l’encadrement de ces pratiques.

Orlane FRANCOIS – Présidente de l’ANESTAPS

Pour voir ce billet dans son contexte d’origine: http://anestaps.org/les-enseignants-apa-acteurs-incontournables-dans-lencadrement-de-lactivite-physique-adaptee/