Le groupe Inseec annonce la création d’une filière pour le management du sport, allant du bachelor au master of science. À la rentrée 2017, quatre bachelors ouvriront simultanément à Paris, Lyon, Bordeaux et Monaco, avec des frais d’inscription compris entre 5 800 et 7 000 euros.

En soi, le fait que des instituts privés se lancent dans le marché des formations dans le domaine du sport n’a rien de choquant. De telles formations entrent en concurrence directe avec les diplômes de management du sport proposées par les universités, notamment dans les UFR et départements STAPS, mais on peut admettre qu’elles entretiennent une certaine émulation, au bénéfice de la qualité de dispositifs proposés.

Mais lorsque l’on apprend que le directeur académique de l’Inseec Sport est Michel Desbordes, par ailleurs professeur des universités à Paris-Sud-Saclay, responsable au sein de l’UFR STAPS du master « Management des Evénements et des Loisirs Sportifs », et par ailleurs responsable d’une équipe de recherche au sein du Laboratoire CIAMS (EA 4532), on peut légitimement être choqué par le mélange des genres.

Autant on peut concevoir qu’un enseignant-chercheur, rétribué par l’Etat, construisant son expertise universitaire sur les deniers publics, fasse ponctuellement bénéficier de ses compétences des organismes extérieurs à l’université, autant le fait de bâtir des formations privées entrant en concurrence avec celles que l’on pilote par ailleurs dans son emploi principal pose un évident problème déontologique.