Majoritairement, ces lycéens devront se tourner vers une autre orientation au sein de l’enseignement supérieur, avec des perspectives ultérieures de réorientation qui restent limitées. Bien sûr, ces chiffres peuvent encore évoluer à la marge. Quelques places résiduelles peuvent se libérer lors de la rentrée, suite à des désistements de dernière minute. Il faut savoir cependant que les UFR STAPS doivent réserver quelques places pour les étudiants en réorientation et pour les sportifs de haut-niveau, et accueillir également les redoublants de première année.

Visiblement les amendements apportés à la plate-forme APB (vœux groupés, obligation de placer une licence libre), n’ont guère porté leurs fruits pour la Licence STAPS. De nombreux lycéens, qui avaient pour projet de poursuivre cette formation et s’y préparaient depuis plusieurs années, tant au niveau sportif que scolaire, se voient refuser cette orientation par un tirage au sort aveugle.

On a fréquemment évoqué les efforts qui devaient être faits en faveur de l’information des lycéens et leur orientation vers l’enseignement supérieur. Un travail conséquent a été réalisé en direction des lycéens, dans les salons et journées portes ouvertes, sur les sites web des universités, et dans les établissements scolaires, mais ces efforts n’ont visiblement pas été en mesure d’optimiser l’orientation et d’endiguer un engouement souvent déraisonnable.

On pourrait évidemment envisager que le ministère, les rectorats, les régions et les universités prennent leurs responsabilités, en tant que services publics, notamment dans les académies en grande tension. Sous-dimensionnés par rapport à une demande en forte hausse, les STAPS ont besoin de locaux, d’installations sportives, et surtout de postes d’enseignants et d’encadrement administratif. En demandant une limitation de leurs capacités d’accueil, les STAPS ne font pas preuve de malthusianisme. Tous ont été au bout de ce qu’ils pouvaient faire, aux limites de la décence et de la sécurité. Mais dans un contexte de restriction budgétaire, et où l’allocation de moyens va plus volontiers vers la recherche que vers les formations de premier cycle, accroître les capacités d’accueil en STAPS est rarement conçu comme une priorité (on peut rappeler l’épisode calamiteux de la fermeture du département STAPS de Versailles, voir ici). Dans l’immédiat, les directeurs des UFR et départements STAPS se retrouvent un peu seuls pour faire face au désarroi des lycéens et de leurs familles.

Quand on sait que le taux de réussite national en première année de STAPS est de l’ordre de 40%, on peut regretter que certains pré-requis ne soient pas pris en compte à l’admission (parcours scolaire, parcours sportif et associatif, projet professionnel, etc.). Bien sûr, on va m’opposer le dogme de la non-sélection à l’entrée à l’université. Mais quand on voit le coût social de la situation actuelle, coût financier pour les étudiants et leurs familles, coût humain d’années finalisées par l’échec, on se dit qu’il faudrait avoir la lucidité de penser autrement.